Avant même de poser les yeux sur le clocher, de sentir la brume du matin sur la campagne ou d’entendre le chant timide d’une mésange, Berengeville-la-Campagne, c’est d’abord un écrin de verdure entouré de douces ondulations. Situé dans le département de l’Eure, à quelques kilomètres à l’est de Lisieux et à une poignée de kilomètres d’Elbeuf et du plateau du Neubourg, le village occupe une position paisible mais stratégique. Les terres, formées de limons fertiles typiques de la région Normandie, révèlent à qui sait les regarder mille ondulations et détails, héritages d’une histoire façonnée par les rivières, l’érosion, et un travail agricole qui se transmet depuis des générations.
La superficie de la commune s’étend sur environ 727 hectares (source : INSEE). C’est peu, à l’échelle du monde. Mais puissant d’histoires à l’échelle d’un promeneur. D’un côté, on retrouve le plateau du Neubourg – grand tapis légèrement bombé où céréales et betteraves s’étirent à l’infini. De l’autre, des vallons s’enfoncent et se recroquevillent, offrant leurs pentes aux haies de noisetiers et aux trouées de chênes. Le point culminant de la commune dépasse à peine les 135m d’altitude, tandis que le point le plus bas la fait redescendre autour de 100m (IGN, Géoportail). Ici, chaque variation compte : le vent, la lumière, la couleur de la terre.
Et puis il y a l’eau. De petites mares, parfois vestiges d’anciens abreuvoirs ou de trous de sablières, ponctuent le paysage. Quelques rus discrets, tributaires de la rivière Iton, creusent leur chemin tout au long de l’année – le tout dessinant des corridors de fraîcheur qui, l’été venu, offrent encore un refuge à la vie sauvage.
Impossible de confondre Berengeville-la-Campagne avec un village des plaines céréalières à perte de vue ou avec les bocages trop serrés du Cotentin. Ici s’entremêlent des scènes à la fois douces et pleines de contrastes :
Le ciel ici est changeant, aussi normand que possible, donc capricieux. On recense une pluviométrie annuelle autour de 800 à 900mm (Météo France), de quoi maintenir une belle verdure mais aussi quelquefois reléguer le pique-nique à la grange ! L’hiver est doux (rarement sous les -2°C), les étés tempérés. Ce climat tempéré océanique donne à la campagne sa douceur, sa palette de verts, et favorise une biodiversité riche.
Chaussez vos bottines ou enfourchez vélo, chaque détour est une surprise. Voici quelques passages obligés pour saisir toute la richesse de la nature locale :
La faune de Berengeville-la-Campagne est une mosaïque à la fois banale et secrète, qui passionne ornithologues amateurs et petits naturalistes. Quelques chiffres pour donner la mesure :
Quant aux mammifères, la plupart se font discrets : hérissons fréquentant les massifs, martres et blaireaux aperçus par les agriculteurs lors des labours du soir, sans parler des chevreuils qui, au printemps, traversent encore d’un bond la grand-route.
Un projet participatif lancé en 2020 par la collectivité a permis d’implanter 180 mètres linéaires de nouvelles haies, remises en place par les écoliers du village.
Le vrai charme de la géographie locale, ce sont aussi ses histoires, racontées parfois à mi-voix lors d’une veillée, parfois griffonnées dans les carnets des promeneurs :
Si la nature de Berengeville-la-Campagne demeure aussi riche, c’est en grande partie grâce à la vigilance des habitants et leur attachement à des pratiques agricoles respectueuses. La collectivité a d’ailleurs signé la charte « Ma Commune Nature » dès 2017, bannissant l’usage de pesticides sur les espaces publics, et plusieurs exploitations du secteur sont engagées dans la démarche Haies Vives d’Eure ou en agriculture biologique (source : Chambre d’agriculture de l’Eure).
Le maintien des mares s’est aussi révélé une réussite, avec l’appui du CPIE Terre de Normandie, associant écoles et riverains à la découverte des amphibiens et à la protection des zones humides.
La géographie et la nature à Berengeville-la-Campagne ne se révèlent vraiment qu’à ceux qui prennent le temps : le temps de marcher, d’écouter, d’observer sans bruit. Qu’on soit randonneur passionné, habitant de toujours ou nouveau venu, le village invite à s’arrêter (vraiment), à créer du lien avec le vivant. Chaque saison offre ses propres lumières – le givre d’hiver qui cisèle les fossés, la mélodie légère des grenouilles revenues en mai, le travail patient de la terre. Savoir regarder, c’est être habité par la campagne, à chaque pas renouvelée.
Ici, en Normandie, la nature n’attend que le visiteur curieux. Chacun ramène ses histoires, prolonge le fil du vivant. La vraie carte de Berengeville-la-Campagne, c’est celle qu’on dessine en marchant.
Vivre, découvrir et savourer la campagne normande